Passer son permis moto grâce au CPF
Selon le laboratoire de la mobilité inclusive, 23% des Français ont dû renoncer à un travail dû à un manque de transport.
Ce chiffre peut paraître énorme mais aujourd’hui, le permis de conduire est devenu un véritable critère à l’embauche.
C’est pour cette raison qu’en 2017, le permis B a été ajouté comme option pour les bénéficiaires du CPF.
Désormais, grâce à la loi 2023-479 datant du 21 juin 2023 et entrée en vigueur le 12 janvier 2024, le financement du CPF s’ouvre à toutes les préparations de permis terrestre à moteur.
Qu'est-ce que cela inclut ?
Cette nouvelle loi permet le passage de tous les permis terrestres.
Auparavant, vous pouviez accéder aux :
- Permis B (pour les voitures)
- Permis C (pour les poids lourds)
- Et au Permis D (pour les transports en commun)
Depuis janvier 2024, vous pouvez passer le permis pour les voiturettes et les remorques lourdes.
Mais, vous pouvez surtout financer le permis A pour les motos grâce au CPF. Le permis étant une vraie plus value sur un CV, voire une nécessité pour certains métiers, le CPF peut le financer SI il s’inscrit dans un projet professionnel ou qu’il sécurise un parcours professionnel.
Si un bénéficiaire souhaite passer son permis moto via le CPF, il doit alors avoir les fonds nécessaires sur son compte et remplir une attestation sur l’honneur certifiant que ce permis est à des fins professionnelles.
Une réforme très appréciée
On ne vous apprend rien quand on vous dit qu’un permis coûte cher. En moyenne, un permis B coûte 1804€ au candidat. Ce prix inclut le code, les cours et l’inscription à l’examen. Pour le permis A, la moyenne est de 1300€.
De nombreux actifs n'auront pas forcément cet argent à dépenser dans leur permis donc l’inscription du permis moto au CPF répond à ce problème.
Avec 7000 dossiers acceptés en janvier, le permis moto est en train de devenir la formation la plus demandée sur le CPF.
Au mois de janvier, près de 80% des permis moto qui ont été passés ont été financés grâce au CPF : on voit un véritable engouement se développer autour de cette solution !
L’accès à la mobilité professionnelle est aujourd’hui une priorité gouvernementale. C’est ce qu’on a aussi pu voir avec l’entrée simultanée en vigueur de la loi “un jeune, un permis”.
En inscrivant le permis moto au CPF, il devient beaucoup plus accessible et abordable pour beaucoup de candidats.
Est-ce que c'est réalisable ?
Ce permis représente certes une opportunité pour les bénéficiaires du CPF mais qu’en est-il pour les institutions ?
Les auto-écoles sont-elles en mesure de répondre au nombre croissant de demandes ?
Afin de pouvoir financer son permis grâce au CPF, les bénéficiaires doivent se tourner auprès d’auto-écoles agréées.
Donc à long terme, il y aura moins de créneaux disponibles et moins de places aux examens.
Surtout que ce n’est pas la première fois que les auto-écoles alertent sur le manque d’inspecteurs pour les passages de permis.
En 2024, il y a eu 2 grosses réformes :
- L’inscription du permis moto au CPF
- La loi “un jeune, un permis” qui a passé l’âge légal pour l’obtention du permis à 17 ans.
Ces deux réformes ont amené beaucoup d’intéressés vers les auto-écoles. Donc, il faut maintenant compter près de 6 mois pour un premier passage et un an pour un second.
Il faut aussi prendre en compte un événement important de cette année : les Jeux Olympiques.
Pour compenser l'afflux de touristes vers Paris au mois d’août, la RATP a besoin de plus de conducteurs de transports en commun. De ce fait, la ville de Paris a réquisitionné de nombreux inspecteurs afin de permettre de former et recruter plus de conducteurs pour les JO.
Toutes ces raisons mènent à une pénurie d’inspecteurs pour le permis.
Loin d'être simple sur le plan administratif ?
Comme dit précédemment, 7000 dossiers pour les permis motos ont été acceptés en janvier. Ce qui équivaut à 7 millions d’euros.
Il y a un véritable effet d’aubaine. Le permis devient accessible alors les bénéficiaires en profitent.
Cependant, pour être pris en charge par le CPF, il faut “que le permis soit un élément qui permette de préserver son employabilité”. Donc, il y a un véritable engouement, oui, mais sa mise en place sous-entend que les motifs invoqués lors des demandes de prises en charge doivent êtres contrôlés et que les demandes peuvent être refusées. Or, à l’heure actuelle, les auto-écoles n’ont pas les moyens de s’assurer que la formation s’inscrit dans un projet professionnel.
Donc, la seule “preuve” de ce motif est une attestation sur l’honneur qui n’a pas réellement de valeur légale (d’ailleurs, nous vous expliquerons tout sur la valeur de l’attestation sur l’honneur et le CPF le mois prochain ;) ).
Pour résumer
L’instauration du permis moto est une véritable chance pour les bénéficiaires du CPF. Passé les premiers mois, on peut cependant constater que cette nouvelle loi a un coût important pour l’État et que la vérification du motif n’est pas si simple. Pour pallier ces difficultés, il faut s’attendre à un durcissement des critères de prise en charge. Une des options proposées est de permettre le recours au CPF seulement pour un premier permis ou alors le fameux reste à charge dont nous vous avons déjà parlé dans cet article.
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