Former en période de crise sanitaire : impacts, mesures, aides au 1er mars 2021

| Mis à jour le 15 mars 2021 à 10 h 24 min
Former en période de crise sanitaire : impacts, mesures, aides au 1er mars 2021

Après une année 2020 bien mouvementée, entre confinements, déconfinements, mesures de protection sanitaire, droits et restrictions, nous vivons aujourd’hui une période particulière et inédite qui nous impose de nouvelles contraintes mais nous oblige aussi à nous réinventer, à créer, à imaginer… pour pouvoir continuer à FORMER ! Impacts de la crise du coronavirus sur la formation professionnelle, mesures en place, aides de l’État : Hop3team fait le point pour une année 2021 « positive et optimiste »  

Petit rappel des gestes barrières dans le contexte de la crise sanitaire

Ce qui était vrai lors du premier déconfinement en mai dernier l’est toujours, mais pour ne pas l’oublier, nous vous remettons ici les consignes sanitaires que nous devons tous respecter pour limiter au mieux la propagation du virus.

Ces consignes simples doivent être rappelées aux salariés de votre organisme de formation, aux formateurs, comme à tout stagiaire de manière régulière via :

  • Note de service,
  • Affichage,
  • Annexe au règlement intérieur des stagiaires,
  • Tout document transmis au stagiaire (convocation…),
  • Oralement au début des formations.




Ce qui change en 2021 dans le protocole sanitaire au travail

L’état d’urgence sanitaire a été prorogé jusqu’au 1er juin 2021 par la loi 2021-160 du 15 février 2021. Dans ce cadre, le protocole national, dont la première version 2021 datait du 6 janvier, a subi quelques évolutions début février 2021, pour une vigilance renforcée devant la stagnation de l’épidémie :

  • Les masques autorisés en entreprise ou en situation de réunion de travail doivent être des masques grand public de filtration supérieure à 90% (catégorie 1) ou des masques de type chirurgical. Finis donc les masques en tissu à fleurs, à carreaux ou colorés ! C’était pourtant assez stylé, même si assez irrespirable au bout d’une heure d’intervention orale en formation 😉.
  • Lorsque le masque ne peut pas être porté, la distanciation physique entre deux personnes a été portée à deux mètres.
  • Les espaces de travail et d’accueil du public doivent bénéficier d’une aération renforcée et régulière : quelques minutes au minimum toutes les deux heures
  • Les outils et espaces de travail partagés doivent être désinfectés régulièrement (y compris les sanitaires).
  • Pour les activités pratiques nécessitant des échanges entre personnes, un protocole sanitaire spécifique doit être établi en amont aussi bien pour les personnes concernées que pour les objets manipulés en commun.




La réglementation Covid-19 pour la formation professionnelle et l’apprentissage

C’est en octobre 2020, au moment de la mise en place du second confinement, que de nouvelles règles ont été émises par le gouvernement en ce qui concerne la formation professionnelle et l’apprentissage, précisées par le décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020.

En résumé : les formations doivent se faire en présentiel lorsqu’elles ne peuvent être assurées en distanciel. Dans le détail, c’est l’article 35 qui précise que « les établissements mentionnés au titre V du livre III de la sixième partie du code du travail peuvent accueillir les stagiaires pour les besoins de la formation professionnelle : lorsqu’elle ne peut être effectuée à distance et dans des conditions de nature à permettre le respect des dispositions de l’article 1er » (à savoir les mesures d’hygiène, les règles de distanciation sociale et physique évoquées au paragraphe précédent !). L’accueil en présentiel est de la responsabilité de l’OF ou du CFA, et doit donc être justifié par la nature de l’activité de formation. Intra-entreprise, c’est à l’entreprise de choisir le maintien ou non de la formation, et ses modalités le cas échéant.

Le Ministère du Travail prône donc la formation à distance afin de garantir l’activité de formation même pendant cette crise sanitaire, avec en priorité l’accessibilité à de nouvelles formations pour les demandeurs d’emploi et la continuité des parcours de formation déjà démarré. Le gouvernement souligne l’importance de garder malgré tout régulièrement un lien entre les formateurs et les apprenants.

Dans le cas particulier du couvre-feu, le temps passé en centre de formation ou en entreprise pour les apprentis est bien considéré comme un temps de travail : à ce titre, si le stagiaire ou l’apprenti devait être amené à travailler à l’extérieur de chez lui au-delà de 18h, il devrait remplir une « attestation de déplacement dérogatoire « couvre-feu » et posséder de la part du CFA ou de l’OF d’un « justificatif de déplacement professionnel ». Ces deux documents sont disponibles et téléchargeables sur le site du Ministère de l’intérieur.




Les aides pour les prestataires de formation

Au même titre que toutes les entreprises françaises, les prestataires de formation peuvent bénéficier des mesures nationales d’urgence et de soutien, selon leur situation :

  • Renforcement du Fonds de Solidarité
  • Recours à l’activité partielle
  • Exonérations ou reports de charges sociales
  • Crédit d’impôts sur les loyers
  • Prêt garanti par l’État à contracter avant le 30 juin 2021pour toutes les entreprises
  • Prêt direct de l’État à solliciter également jusqu’au 30 juin pour les CFA et OF en grande difficulté sans solution de financement

Vous pouvez retrouver toutes les mesures d’urgence détaillées sur le site du gouvernement.




L’actu en bref : une hausse significative des demandes de formation professionnelle pour 2021

En 2019 comme en 2020, seulement 1 actif sur 4 s’est formé. La plateforme en ligne Maformation.fr a communiqué début mars 2021 au média Europe 1 des données de son étude récente sur l’influence de la crise sanitaire liée due à la Covid-19 sur la formation professionnelle. Il s’avèrerait que les demandes en formations professionnelles auraient explosé avec près d’un million de connexions enregistrées par mois sur l’appli MonCPF, soit une hausse de 40% à la même date en 2020 !

Il semble donc que les actions du gouvernement en faveur de la formation professionnelle, combinées à la crise, portent leurs fruits, comme le souligne également l’enquête commandée à BVA par Lingueo et Unow fin 2020 : ce sont cette fois 1 Français sur 2 qui dit vouloir se former en 2021.




Les tendances de la formation professionnelle en 2021

Les formations concernées ?

La plateforme du CPF permet depuis novembre 2019 aux Français de s’inscrire en ligne et directement pour des formations. Et pour 2021, leur choix se tourne en priorité vers :

  • L’apprentissage des langues étrangères (l’anglais en tête),
  • La comptabilité (les chiffres ont dû en stresser plus d’un pendant le confinement !),
  • Le commercial ou la relation client (gérer la distance et les frustrations par exemple ?)
  • L’accompagnement managérial (manager en visio est un art !)
  • Ou encore les métiers de la petite enfance (soit pour des reconversions, soit simplement pour réussir à s’en sortir à la maison ?! Ah non, ça n’entre pas dans l’utilisation du CPF 😊).

Les objectifs de formations recherchées ?

Ce qui change en 2021, c’est certainement les raisons qui poussent les salariés à se former. Jusqu’ici, les Français se formaient essentiellement pour soit progresser dans leur activité professionnelle soit gagner en soft skills pour un développement personnel. La crise sanitaire et économique aidant, les Français semblent vouloir désormais se former pour se réorienter, trouver ou garder un emploi ou se lancer dans la création d’entreprise. On n’est jamais si bien servi que par soi-même !

Les types de formations demandées ?

L’apprentissage a le vent en poupe… mais les apprentis sont face à un mur ! Pas facile à gérer selon un reportage récent de LCI qui précisait que « 80% des apprentis sont privés de formation en entreprise », n’ayant plus accès qu’aux formations théoriques à distance. Quand le ministère du travail demande un télétravail maximum, proche des 90%, pas facile d’être encadré sur le terrain pour apprendre la pratique.

Les formations courtes en distanciel voire en blended learning (mixte e-learning et présentiel) plaisent évidemment de plus en plus. Non seulement la majorité des entreprises n’a pas pu retrouver ses salariés en présentiel, et se tourne donc plus volontiers vers du digital learning. Mais en parallèle, les visios et le distanciel envahissent tellement le quotidien des salariés que pouvoir y mettre une pincée de présentiel fait du bien, et permet un meilleur suivi de l’acquisition des connaissances par ailleurs.




Point sur le FNE-Formation en 2021

Dès le début de la crise, pendant le premier confinement en particulier, le FNE-Formation avait été mobilisé pour soutenir le maintien des compétences des salariés en chômage partiel, en attendant la reprise. Voici ce qui change en 2021 pour le FNE-Formation :

  • Le FNE-Formation reste ouvert aux entreprises en activité partielle, mais désormais également aux entreprises en difficulté depuis 2020.
  • Jusqu’en octobre 2020, les frais pédagogiques étaient pris en charge à 100% par le FNE-Formation. Depuis le 1er janvier 2021, la prise en charge se fait de manière dégressive selon la taille de l’entreprise et sa situation économique.
  • L’ordonnance du 1er avril 2020 autorisait les OPCO à financer les dépenses relatives à la VAE (validation des acquis de l’expérience) jusqu’au 31 décembre 2020. Cette date butoir a été repoussée au 30 juin 2021 par l’ordonnance du 2 décembre 2020 : les OPCO (et Transitions Pro) peuvent donc prendre en charge encore pour quelques mois les parcours de VAE (dans la limite de 3000€ par dossier par financeur).

Pour plus de précisions, vous pouvez vous référer au Questions/Réponses du Ministère du Travail.

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